20 mars 1960
Le 19 mars 1960.
Aujourd’hui je suis allée en ville avec ma soeur Lise, qui a un an de moins que moi. J’avais résolu d’acheter ce cahier. J’ai lu le journal d’Anne Frank, et j’ai vu comment elle confiait tout à son journal. Je veux faire la même chose. Nous nous sommes promenées dans les magasins, mais j’avais immédiatement acheté ce cahier et je brûlais d’envie de commencer à écrire. Mais ce cahier a déjà connu une petite aventure en ville. Ma sœur traînait d’un rayon à l’autre au Bon Marché, et comme j’en avais marre, je suis partie sans elle à un moment donné. Arrivée à la sortie, je me suis rendu compte qu’elle ne me suivait pas. Je l’ai cherchée en vain, puis je me suis rendue au lieu de rendez-vous avec papa, mais elle n’était pas là. Je l’ai cherchée en vain, et finalement je me suis rendue au bureau des réclamations. J’ai frappé à la porte, et je suis entrée. Un monsieur et une dame assis a deux bureaux différents. Comme la dame était au téléphone, je me suis adressée au monsieur, un monsieur très grand et très maigre.
- Que désirez-vous, mademoiselle?
- J’ai perdu ma sœur dans ce magasin.
- Asseyez-vous là et attendez une minute, madame va vous aider.
Je dois terminer pour ce soir, car ma sœur m’attend au lit avec impatience pour que je lui dise à quoi sert un ‘si gros cahier’.
Mais avant d’aller dormir, ma résolution.
« Je traiterai mon Cahier comme une personne a qui je confierai tout, mes joies et mes tristesses. Jamais je n’arracherai une feuille de mon Cahier, tout y restera comme je l’aurai écrit dans ma joie, ma tristesse ou ma colère. La couverture me dit qu’il y a 200 pages et je ferai en sorte qu’il n’y en ait pas 199 quand il sera plein.»
Voilà, à demain. Dors bien!
Julie