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Journal d'une adolescente des annees soixante
25 juillet 2011

11-12 avril 1960

 

Lundi, le 11 avril 1960.

 

Le sentiment d’amour d’hier soir est toujours là. Je ne parviens pas à dormir et j’ai réfléchi sérieusement à ce que je t’écrivais hier soir. Mon frère voit en l’amour plaisir, baisers et nudité. Ma sœur ne sait pas ce qu’est l’amour. Moi, je vois en l’amour pureté, bonté, compréhension et protection.

L’amour… A ce mot, je ferme les yeux, ma poitrine se gonfle et je parviens tout juste à retenir mon cœur. Il veut s’envoler vers quelqu’un qui le voie, le comprenne et le ramène chargé d’amour.

J’aime dormir la fenêtre ouverte, parce que ainsi mon petit coeur peut s’envoler, je l’envoie a Jésus. Je peux à peine contenir mon grand amour, je veux le crier, l’offrir! Mais il n’y a personne qui l’accepte, hélas. Il n’y a personne qui le voie, qui le comprenne. Où dois-je aller avec mon amour? Je l’envoie à Jésus. Il est le seul qui l’accepte. Jésus… Amour…

Toutes les adolescentes pensent qu’elles font exception à la règle. J’aimerais être comme les autres: superficielle, sans comprendre, et en même temps je suis heureuse de comprendre l’amour… Je suis heureuse de posséder l’amour…

Car j’aime, tu le sais, j’aime!

Julie.

 

 

Mardi. Le 12 avril 1960.

 

Aujourd’hui il a fait beau comme tous ces derniers jours. Tout est vert et les arbres sont en fleurs. Que la nature est belle! J’aspire à Pâques. Pourquoi? Parce que je reverrai mes cousins et cousines et tant d’autres. Je reverrai aussi le village où nous avons habité avant la faillite et notre ancienne maison. Je me réjouis de tout revoir, mais tout a tellement changé!

J’ai souvent l’impression que ma vie est un rêve, un cauchemar. Je voudrais que tout ceci ne soit qu’un rêve, un long rêve avec plein de chagrins et de joies. Mais j’ai peur aussi de me réveiller dans mon lit dans le village… J’ai peur car alors je devrais revivre tout ce chagrin et ce malheur. Et j’ai peur de ne pas tenir le coup.

Ma journée était pareille aux autres, sauf que j’ai l’impression que mon amie T. me raconte des histoires. Encore une déception en vue? J’espère de tout cœur me tromper. Et sinon je n’en souffrirai pas longtemps, car l’année prochaine… le pensionnat!

Julie.

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